Marée noire par les cartes
Géolocalisation d’un désastre écologique

Le dimanche 6 juin 2010 par Soleillion

Parmi les agences fédérales mobilisées pour lutter contre la marée noire de British Petroleum et l’explosion de la station Deepwater Horizon, l’Agence de protection de l’environnement des États-unis est évidemment au premier plan. Elle constitue la plaque tournante fonctionnelle du gouvernement à la fois en recevant les propositions d’aide - notamment les propositions de solutions techniques capable de venir à bout du pétrole et les contrats qui vont avec - mais également en collectant un grand nombre d’informations diverses et variées pour suivre l’évolution de la nappe et ses conséquences sur l’air, l’eau, les sédiments, etc.

L’information et la communication étant visiblement un soucis, elle ne ménage pas ses efforts pour rendre tous ces documents disponibles sur la Toile, notamment via Facebook, Twitter, etc., mais aussi deux sites dédiés : http://www.epa.gov/bpspill/, intégralement en anglais, avec une présentation en espagnol et en vietnamien, et un autre site, www.deepwaterhorizonresponse.com, qui lui informe de la situation et des rapports émis par traduction automatique dans huit langues dont le Français et le Créole haïtien.

La partie la plus interactive : l’application à télécharger qui permet de suivre la marée noire sur Google Earth. Toutes les données photographiques récoltées par l’Agence sont géolocalisées. La plupart sont prises par un avion de reconnaissance aérienne, une sorte de laboratoire volant, qui survole tous les jours la côte usanienne, l’ASPECT.

Une fois l’application sur votre ordinateur, elle s’ouvre dans Google Earth et positionne l’icône ASPECT non loin de la plateforme Deepwater Horizon, figurée par un carré jaune. En double-cliquant sur l’icône, une fenêtre s’ouvre et vous donne accès à toutes les photos, par type. Les photos obliques sont des photos classiques qui montrent les installations concernées - accessibles plus directement ici sans géolocalisation-, notamment les barrières flottantes mise en place pour protéger les côtes. Les autres séries sont plus pertinentes sur l’application car ce sont des photos aériennes verticales et prises en séries donc superposables, ce que Google Earth fait automatiquement. Assemblées, ces photos montrent bien l’ampleur de la nappe, surtout autour de la plateforme. Certaines séries et certaines techniques de prise de vues sont moins lisibles au profane que d’autres, mais l’agence a prévu une affiche explicative pour y voir un peu plus clair.

Le gouvernement de Louisiane, via le Bureau de la Sécurité intérieure, communique lui aussi et d’autant plus que la marée noire menace directement les côtes de l’État et plus particulièrement celles de la Nouvelle-Orléans. Google Earth, là encore, permet de cerner les zones polluées et si possible d’anticiper sur leurs évolutions et leurs extensions. Les cartes ici sont nettement plus lisibles que celles de l’EPA. Elles montrent tour à tour ou simultanément l’impact sur les différents types de pêches, l’activité économique la plus concernée, et les paroisses touchées ; les zones ostréicoles fermées, principalement au sud de la Nouvelle Orléans ; des données ornithologiques recueillis par les nettoyeurs d’oiseaux. Marqué par l’enchainement de catastrophe de tout ordre, l’État met à disposition du public ce que Google fait de mieux. L’application avec laquelle le gouvernement communiquera et qui se nomme LA Earth - un joli franglicisme pour cet État officiellement bilingue - est une version professionnelle de Google Earth, ouverte à tous [1].

A des milliers de kilomètres de cette catastrophe, c’est ludique, mais espérons surtout que cela fasse réfléchir les consommateurs de pétrole et automobilistes usaniens de la côte sud, ceux plus au nord...ainsi que tous les autres.

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Auteur :

Renart Saint Vorles est un coureur des bois numériques nord-américains.

Notes :

[1Cette application fait partie d’un plan d’ensemble plus vaste qui consiste a coordonner toute les forces louisianaises pour lutter contre les catastrophes qui affectent l’État, en particulier les ouragans et cyclones. Les autorités viennent ainsi d’annoncer la mise en place d’un partenariat public, privé et universitaire pour la fondation du Centre économique des opérations d’urgence de Louisiane (Louisiana Business Emergency Operation Centre)


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