Prise de la Bastille et aristocratie pétrolière
Quand les artistes révolutionnent la Nouvelle-Orléans

Le mercredi 14 juillet 2010 par Soleillion

Tandis que la marée noire déverse ses eaux sales sur les côtes de Louisiane, Zachary Richard se demande si les autorités souhaitent vraiment venir en aide à la fois à l’environnement et aux populations. Un peu comme il y a cinq ans, les autorités réfléchissent ... Les actions des civils, simple citoyens, avec des moyens plus ou moins modestes, ont donc souvent une portée bien plus longue et plus concrète que celle des autorités et au rythme auquel les catastrophes se suivent, à la Nouvelle-Orléans, une organisation peut toujours resservir.

A l’approche du 14 juillet 2010, le blogue French Ketchup signale cette affiche créé par un jeune américain où l’on voit une statue équestre en noir dominant la ville de Paris. En fond d’écran, le drapeau tricolore avec au milieu une fleur de lys contemporaine et stylisée en dégradé. Le texte est clair : BOYCOTT, Mercredi 14 juillet, Envoyer un message, Boycotter BP et toutes les grandes entreprises pétrolières, Faites la promesse de ne pas conduire pendant un jour. Le tout est souligné par cette devise "derrière chaque grande fortune, il y a un crime" Honoré de Balzac.

Le lien conduit sur Flickr où cette image a été postée et sur les pages de son auteur : Dingler. Cet artiste, engagé, visiblement proche de la culture française, comprenant le sens de la Révolution française et sachant l’actualiser, est en réalité le fondateur d’un mouvement puis d’une association née après Katrina : Nola Rising. La fleur de lys sur l’affiche du 14 juillet n’est pas une référence à la royauté, juste le logo de l’association. La fleur de lys étant l’un des symboles de la Nouvelle-Orléans.

Son idée était simple. "L’art peut réconforter les âmes meurtries". En tant que citoyen de la Nouvelle-Orléans et en tant qu’artiste, il entreprit donc de mettre l’art un peu partout dans la ville. Rejoint par d’autres, le mouvement pris de l’ampleur et perdura. Michael "Rex" Dingler à créer et répartis plus de 3.000 dessins dans la Nouvelle-Orléans, dont certains avaient une vraie vocation urbaine : il dessinait les panneaux de signalisation quand les services de la ville n’étaient plus en mesure de le faire. Aujourd’hui, l’association mène un autre combat contre BP et sa marée noire ; plus généralement, contre les privilèges des compagnies pétrolières, d’où le choix du 14 juillet comme symbole de rébellion.

A voir ici.

Ce genre de mobilisation artistique n’est pas nouvelle dans les villes ravagées des États-unis. Récemment Transamerica revenait sur le projet Heidelberg à Détroit. Là aussi un artiste à entrepris de redonner de la couleur et de la vie par ses œuvres à un quartier de la ville.

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Auteur :

Renart Saint Vorles est un coureur des bois numériques nord-américains.

Notes :

Blogueville

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