Québec : un point c’est tout !
L’aventure de l’extension québécoise, le .quebec

Le jeudi 24 avril 2008 par Soleillion

Quel « point » commun ont en ce moment le Québec et la Catalogne ? Ces deux provinces revendiquent toutes les deux la création de leur propre extension sur internet. Pour la Catalogne, c’est déjà fait. Le .CAT a vu la jour récemment et est en cour de commercialisation. Pour le Québec - qui a déjà son .QC.CA -, la procédure est en cours depuis le 21 avril dernier ; les Québécois s’appuyant massivement sur le précédent catalan pour faire valoir leur droit auprès de l’ICANN (l’organisation qui gère les noms de domaine au niveau international et qui est relayé par des organisations au niveau local). Une pétition circule même sur internet (elle est ici) piloté par Daniel Turp, Député de Mercier à l’Assemblée nationale du Québec (lui est ici) et membre du Bloc Québécois. Normalement, les québécois ne devraient pas avoir de problèmes à faire valoir leur droit. Le .QC verra sans doute le jour prochainement. On verra ensuite apparaître le .BZH pour la Bretagne (mais il existe déjà un .re pour la réunion et un autre pour la Martinique), à moins qu’il ne soit doublé par des points représentants des identités locales différentes ; les grandes capitales comme Paris ou Berlin travaillent elles-aussi pour avoir leur point.

Mais le Québec fera-t-il aussi bien que la Catalogne ?

Le .CAT, en effet, va représenter à la fois une région, la Catalogne, mais également, et principalement, une langue, le Catalan. Son aire d’influence sera donc plus large et s’étendra notamment en France, le long de la côte méditerranéenne, dans l’ancienne Septimanie (une aubaine, au passage, pour l’Union Européenne dont la politique consiste à long terme à affaiblir les grands états en s’appuyant sur les revendications territoriales des langues régionales… tout en ayant 90% de ses publications en Anglais !). Les critères d’attribution du .CAT sont ainsi beaucoup plus centrés sur la langue que sur le notion d’appartenance à un territoire :

 publier un contenu Catalan en ligne
 développer des activités pour promouvoir la culture et le langage Catalan.
 Etre soutenu par 3 personnes, ou une institution qui utilisent déjà un .CAT

Ce qui n’est pas idiot pour faire la promotion d’une culture et d’une langue. “La meilleure défense, c’est l’attaque”, la formule est bien connue. En définissant le .CAT grâce à des contenus en Catalan, plutôt que sur le territoire, les catalans ont choisis l’expansion.

Il n’est pas certain que les Québécois parviennent au même résultat avec leur .QC alors qu’ils sont dans une situation à peu près similaire : il y a un peu plus de 10 millions de locuteurs catalans en Europe mais tous ne sont pas en Catalogne. Il y a à peu près le même nombre de locuteurs francophones au Canada (sans compter les Etats-Unis) et tous ne sont pas au Québec. Pourtant, s’il est à peu près certain que bon nombre d’association, voire d’entreprise et de collectivités territoriales du sud de la France, voire d’ailleurs, vont se doter d’un .CAT, il est plus douteux que les communautés francophones, hors Québec, du Canada, en premier lieu les Acadiens du Nouveau-Brunswick se rallient au .QC. Même si les Québécois avaient l’idée de mettre des critères de langue dans le .QC, il est à prévoir que la définition territoriale l’emportera - tout en ce mettant en concurrence directe avec le .CA. A terme, ses capacités d’expansion sont donc limitées tandis que celles du .CAT (et probablement celle du .BZH) ne le sont pas. Ils valorisent les locuteurs des ces langues qui pourront les adopter n’importe où dans la monde. Comme l’identité québécoise repose en grande partie sur l’usage du français-québécois. Un .CF (pour le fameux pléonasme de canadiens-francophones) aurait, peut-être, été plus efficace à long terme…mais rien ne dit, à l’aune des créations de points d’aujourd’hui, qu’il ne sera pas créé un jour !

A suivre. . .

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mise à jour : le mouvement a désormais son propre sitoile http://www.pointquebec.org/

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